26 avril 2014

Interview - Mofo Party Plan

Rencontrés peu avant leur concert pour les Bars en Trans à Rennes voici l'interview des quatre membres de Mofo Party Plan.

Une petite présentation de chacun ?
-Simon, chanteur
-Maxime, je fais la batterie
-Moi c’est Jessy, guitariste
-Et Charles à la basse

Présentation du groupe?
-Euh ouais...ça commence là l’interview ? (rires) Et bien tout simplement c’est un groupe de lycée, on s’est rencontrés en cours d’option musique de notre lycée...à Nîmes. Donc voilà, un groupe de potes... schéma assez classique finalement.

Influences?
-Nos influences principales ce sont des groupes comme Foals, Talking Heads...
-David Bowie aussi. Après on a un peu tous des influences qui nous sont propres mais qui ne ressemblent pas forcément à notre musique.

Un aspect de la vie de musiciens que vous préférez?
-La scène !
-Ah ouais la scène on adore ça !!
-C’est notre but, faire le plus de scènes possibles
-On aime bien quand il y a de la transpiration (rires)

Pourquoi « Chupacabra » (nom de l'EP) ? Ça signifie quoi pour vous ?
-C’est un animal mythologique qui vient manger le bétail et sucer le sang des chèvres, la nuit, en Amérique latine
-Rien que pour la sonorité aussi ! On a bien aimé ce son un peu mexicain c’est pas pour autant qu’on fait de la musique mexicaine mais ça nous a plu.

Relation avec les Transmusicales de Rennes ?
-Et bien c’est la première fois qu’on vient mais on en avait déjà entendu parler parce que...
-...C’est super connu !
-Et puis même les Bars en Trans c’est quand même assez réputé dans toute la France donc on en avait entendu parler et justement on voulait y jouer depuis un moment.
-C’est quand même un rendez-vous incontournable, chaque année.
-C'est quelque chose d’assez prestigieux pour nous en fait.

BONUS :
La dernière chanson écoutée ?
-La toute dernière c’était ‘Closer’ de Nile Inch Nails
-Moi c'était ‘My Medecin’ de Krazy Space
-Ah ouais moi aussi !

Dernier album acheté ou téléchargé ?
-Moi c’était un vinyle de Shub... c’est un groupe de noise nîmois et ils ont des visuels trop beaux..
-...Nîmes représente !
-En fait ils font du graphisme aussi du coup l’album est sérigraphié et c’est vraiment super beau et la musique est cool aussi
-Moi c’est Moodoïd, un groupe français qui monte pas mal en ce moment et on a pu faire leur première partie au Sonic, à Lyon et c’était suuuper cool.
-On en a des séquelles : on a encore des paillettes sur nos vêtements (rires)
-Alors moi c’est une anthologie de tout Inc bon c’est pas très rock&roll mais bon...
-Joker !

Dernier film vu ?
-Moi c’est un Monty Pyton, « Le Sens de la Vie »
-Moi c’est « American Gangster » avec Denzel Washington et il défonce ce film.
-« La Folle Journée de Ferris Bueller », un film des années 80 qui est très très cool
-Joker....deuxième fois ! (rires) Non ça doit être ‘Gladiator’

Dernier livre lu ?
-Houla !!
-Euh...c’était « Le Mythe de Cthulhu » de Lovecraft
-Et les BDs ça compte ? (rires)
-Moi c’est « Ubik » de Philip K Dick
-Pour ma part ce sera un « Tintin » (rires)

Mot de la fin
-Chocolat chaud !
-Chocolat miel...
-Haha c’est nul !
-C’est super nul comme mot de la fin !
-On est très mauvais pour les mots de la fin en fait...

Par Suzon

16 janvier 2014

Exposition : Goya et la modernité, les peintres témoins de leur temps

Du 11/10/13 au 16/03/14 à la Pinacothèque




Arrivé au sommet d’un escalier, c’est tout un monde artistique, culturel et historique qui se répand sur les murs de la Pinacothèque de Paris. Les commissaires de l’exposition ont eu le très louable souci de rassembler un maximum d’œuvres de Francisco de Goya (223 en tout), permettant au spectateur d’observer la quasi totalité des quatre plus grandes séries de gravures que l’artiste ait réalisées (pour la plupart provenant de collections particulières) ainsi que quelques unes de ses peintures.
Au fil des salles, nous faisons face à l’œil exacerbé du peintre qui traite chaque sujet – que ce soit le peuple, l’aristocratie, la guerre ou la prostitution – avec la précision d’un naturaliste, le tout agrémenté de compositions dramatiques soutenant une vision particulièrement satirique de la société. Goya est l’homme qui a exalté la puissance des images par des compositions resserrées, des jeux incessants de clair-obscur et dans ses toiles des touches colorées et parfois épaisses qui vivifient l’ensemble. Ce style très particulier est loin des schémas classiques voulus par l’académisme ambiant. S’il est alors apparu comme un peintre peu orthodoxe aux yeux de certains de ses détracteurs (et notamment l’église), c’est justement parce que Goya frappe par son originalité et sa modernité.

L’auteur étant lui même « persuadé que la critique des erreurs et des vices humains (…) peut être aussi l’objet de la peinture », ce « haïsseur de moine » comme le qualifiait Baudelaire (en référence à sa critique récurrente et caricaturale de la religion), n’hésite pas à faire valoir l’art comme moyen d’expression engagé. Le spectateur se retrouve plongé dans des images au pouvoir de suggestion étonnant telle la Scène de genre de la Guerre d’Indépendance – qui n’est pas sans rappeler le célèbre Tres de Mayo – où toute l’horreur et l’anarchie du conflit sont synthétisées dans une sombre chaîne humaine dont les maillons s’entretuent au premier plan. Un homme seul, dressé, les bras levés au ciel, désigne une petite éclaircie, seule tache bleue du ciel gris-noir, tel un symbole d’espoir. A l’image de la célèbre série de gravures des « Désastres de la guerre » : Goya, profondément touché par le conflit à la fois civil et militaire (1808-1814), bouleverse l’esthétique classique en ne montrant plus la guerre comme un acte héroïque à glorifier mais comme une véritable plongée dans la brutalité d’un monde barbare. Les critiques de ce roi de la dérision sont féroces, notamment au travers de titres éloquents qu’il suffit d’évoquer : Que peut-on faire de pire ? Barbares !, Peine cruelle… Goya donnait à la peinture une impulsion nouvelle en se faisant la voix qui dénonce – par la représentation – les atrocités. En se faisant le chroniqueur de cette tragédie, Goya semble – sans totalement s’y réduire – anticiper le travail critique de nos futurs reporters. Un écho qui sonne donc terriblement moderne à nos oreilles et qui a été repris par de nombreux artistes tout au long de l’histoire, de Manet à Picasso.
Si Goya est le témoin de son époque, nous éclairant sur les vicissitudes sociales de son temps, Goya c’est aussi la folie, le rêve où tout se mêle et se brouille. En précurseur du romantisme noir, notamment avec sa série des « Caprices », il nous invite dans un monde peuplé d’être difformes, de gnomes, d’ânes, de sorcières, d’hommes à têtes d’animaux… Les frontières entre le bien et le mal, le réel et le fantastique, la logique et l’absurde s’assombrissent, et c’est au spectateur qu’il incombe de se faire sa propre idée, sa propre « morale » de la saynète, s'il parvient toutefois à en trouver une. Cette ambiguïté d’interprétation est omniprésente dans le travail de Goya, laissant une grande place à la réflexion du spectateur. Ceci est particulièrement vrai de la mystérieuse série des « Proverbes » dans laquelle l’artiste représente des scènes imaginaires qui, telles des songes, mettent en lumière la part d’absurde et d’irrationnel des hommes, rendue perceptible par le travail du peintre.

Ainsi cette fabuleuse exposition, éminemment riche, est l’occasion inédite de mieux connaître l’histoire espagnole (mais aussi française) que se soit par la guerre ou par les portraits d’enfants ou de l’aristocratie espagnole, tout en laissant libre cours à son imagination dans les compositions fantastiques que résume à elle seule la gravure ci dessous. Goya y évoque les "monstres" de son esprit ; mais, observateur de son temps, le maître de Fuendetodos savait aussi peindre les monstruosités que son époque lui donnait en spectacle.



Le sommeil de la raison produit des monstres (Caprice n°43)

Mégane

13 décembre 2013

Chanson de la semaine #35 - Live Report - Joe Bel ( + Benjamin Siksou)

Ma chanson de toutes les semaines

Joe Bel
In Chains
Juin 2013



Un an s'est écoulé depuis notre première chronique sur Joe Bel. Un an pendant lequel à aucun moment on ne s'est lassé d'écouter régulièrement ses chansons. Un an pendant lequel la jeune demoiselle a sorti une Recording Session de In Chains (juin 2013), chanson qui est devenue peu à peu ma chanson de toutes les semaines. Celle qu'on peut écouter en boucle sans s'en rendre compte, que l'on peut oublier pendant quelques jours et retrouver, toujours avec le même plaisir, un peu plus tard. C'est le genre de chanson qu'on dit adaptable car adaptée à toutes les humeurs, à tous les moments de la journée, à toutes les personnes de votre entourage...

Et le 4 décembre (enfin!), aux Trois Baudets, dernier concert de l'année à Paris, entre Louis-Ronan Choisy et Benjamin Siksou : Joe Bel.
Difficile de cacher qu'on était venu que pour elle et de ne pas oublier les deux charmants artistes qui jouaient le même soir.
La configuration de la salle (places assises) se prête à l'atmosphère intimiste qui émane du duo guitare-voix formé par Joe Bel et son musicien. Même si on regrette parfois l'absence d'une basse (In Chains) ou celle de discrètes percussions (un petit œuf tout simplement), la puissance de la voix dans toutes ses nuances est juste poignante. Tour à tour énervée, timide, joueuse, amoureuse, c'est encore par sa sincérité et sans jamais en rajouter des tonnes qu'elle nous emmène dans un petit univers où tout paraît simple, et vert, couleur fétiche de la jeune chanteuse. Cette simplicité va jusque dans les explications timides des titres - avec une voix qui rappelle (c'est frappant) celle de Léa Seydoux - mais aussi jusque dans les accompagnements à la guitare: sans prétention apparente mais très subtiles et parfaitement maîtrisés.
Comme souvent le live permet de découvrir l'intensité de chansons qu'on avait manifestement manquée dans les versions enregistrées. Ainsi se révèlent Ten et All the Boys. Before occasionne insensiblement toujours les mêmes frissons. Mention spéciale pour Go Down, inconnue jusqu'alors et (donc) coup de cœur surprise (personnel) de la soirée.
Deux conclusions inéluctables après un tel moment : Vivement le prochain concert (avec une formation plus complète peut être) et surtout VIVEMENT L'ALBUM!

Un ou deux mots sur Benjamin Siksou :
Même s'il fait sonner l'anglais mieux que beaucoup de chanteurs de notre beau pays réunis...Quel plaisir d'entendre une si belle voix se consacrer à la langue française. Il manque peu (quelques rimes plus heureuses en l’occurrence) au chanteur pour devenir un beau poète, un jeune homme à la tête de chou.
Sa présence en musique et entre les morceaux n'est pas des moins charismatiques, on lui pardonnerait tout, même de s'arrêter en plein morceau pour cause de mauvais placement de capo.
L'instrumentalisation est légère et groovy et même si elle manque parfois d'audace (surtout dans les solos de guitare électrique) on est tout de même transporté dans un temps qui semble être différent. Un temps dans lequel on écoutait du jazz dans des clubs, assis. Un temps dans lequel on entendait chaque instrument sonner et pas tout un panel de sons psychédéliques qui se mêlent souvent sans harmonie et sans maîtrise de la part de jeunes groupes qui ne se connaissent pas encore et qui connaissent encore moins leurs machines. Non, là on entend un basse, assez monstrueuse soit dit en passant, une batterie jazzy et une voix charnelle. Tous les ingrédients pour que le mélange ait bon goût.
Que manque-t-il alors à Benjamin Siksou pour que l'alchimie soit complète? Et bien il manque parfois la petite étincelle, l'accord qui fait l'originalité du morceau, la phrase qui claque sans avoir besoin d'être répétée.
On peut imaginer qu'au bout d'un ou deux albums, la formule magique agira. A ce moment là, l'extase sera pleinement justifiée (ainsi que la mise en cage de toutes les midinettes pour des raisons de sécurité)!

Mathilde

9 décembre 2013

Dialogues avec KiD WISE

En octobre dernier, les six Toulousains de KiD WISE jouaient au 114 (Paris, 11ème) pour la sortie de leur EP Renaissance. Une salle bondée, un public enjoué et deux groupes (Le Mépris s’occupe de la première partie) forts sympathiques qui se succèdent. Une soirée bien réussie. Le lendemain, j’ai retrouvé Clément, Vincent, Léo et Théo, dans le parc de La Villette, pour une interview :

-Est-ce que, chacun, vous pouvez vous présenter s’il vous plaît ?-Alors moi je m’appelle Théo, je suis un des guitariste de KiD WISE et j’ai 23 ans.-Moi c’est Clément, je suis violoniste de KiD WISE et j’ai 21 ans.-Et moi c’est Vincent et je suis guitariste et j’ai 18 ans.
-Quelles sont vos influences (musicales ou non) ?
Clément :
En fait on a tous vraiment des influences musicales qui sont variées et souvent qui se rejoignent. C’est-à-dire qu'on se fait découvrir des choses les uns les autres... Donc il y en a qui sont plus new wave, genre Nathan, le bassiste, il est fan de new wave de choses un peu vintage.
Vincent : Depeche Mode.
Clément : ...Moi c’est plus la musique classique, tout ça
Théo : T’es l’intello quoi ! Le premier de la classe ! (rires)
Clément : Toi, Théo, c’est plus...
Vincent : Théo c’est le progueux qui rajoute..
Clément : ..Mais il sait parler tu sais !
Vincent : Mais oui mais je..
Clément : ...Non mais laisse-le parler, il s’exprime pas assez Théo !
Théo : Ouais et donc moi c’est plus la scène...post-rock ambiant qui m’influence alors c’est vrai que parfois il y a plus des trucs pop mais...au final je trouve que ça fait un bon mix aussi avec les autres influences qu’il y a dans le groupe.
Vincent : Ouais par exemple là il y a Léo (le batteur du groupe, arrivé entre-temps) qui..qu’est-ce que tu aimes Léo ?
Léo : Ces temps-ci j’aime beaucoup Arcade Fire, je suis en train de revoir tous les live..
Théo : Raaah mec !
Léo : ...Ce qui en fait beaucoup beaucoup, sinon j’écoute beaucoup..
Vincent : ...Loana aussi, non ? (rires)
Léo : Salop ! Non mais sinon...qu’est-ce que j’écoute beaucoup ? J’écoute beaucoup les Maccabees aussi..
Théo : Raaah mec !
Léo : ...J’aime beaucoup...And So I Watch You From Afar, (se tournant vers Vincent) je sais pas si tu l’as déjà dit mais...
Vincent : Ben non, moi j’ai pas encore dit ce que j’aimais
Théo : Tu lui as volé en fait !
Léo : Ah mince, je suis désolé
Clément : On est tous « And So I Watch You From Afar » et ça, c’est de la faute de Théo ! Tu nous a pollué, avant ça on ne connaissait pas. (rires)
Vincent : Moi j’écoute un peu tout ce qu'ils me proposent, tout ce qu’ils aiment...sauf Depeche Mode et sinon j’écoute beaucoup de math rock en ce moment
Clément : Ah ouais le math rock...
-La mélodie a beaucoup d’importance dans votre musique, comment ça se fait ?
Clément :
Pour ça je pense que la personne la mieux placée pour te répondre ce serait Augustin, malheureusement il n’est pas là...en fait j’en ai vachement parlé avec lui et beaucoup de nos compos, pour l’instant ça se résumé à une base piano-voix et il (Augustin) fait beaucoup d’improvisations, d’ailleurs il a son autre projet qui s’appelle Les Pianos Sauvages...
Vincent : Ah il lui fait de la pub, l’enfoiré !
Clément (ignorant la réflexion) : ...et souvent il joue des motifs pendant des heures et des heures et, d’un seul coup, il a ce besoin de chanter quelque chose et il enregistre tout le temps ces choses et parfois ils nous envoie des maquettes et...genre des chansons comme Funeral ou Angel c’est venu comme ça, avec ce naturel-là, des accords qu’il a en tête et cette ligne de voix qui est évidente...donc c’est pour ça qu’il y a ce côté mélodique. C’est juste une évidence.
-Vous avez mis pas mal de temps pour sortir votre EP Renaissance, pourquoi ?
Théo :
Parce qu’on a travaillé !
Vincent : Ouais voilà on a travaillé, on enregistré, on a sorti le clip...et puis on l’a sorti à un moment propice, pour pas le sortir en plein milieu de l’été.
Théo : On voulait attendre la rentrée, prendre le temps de faire tous les petits arrangements avec les cordes et les cuivres..
Vincent : Tout bien faire...
Théo : Ouais et puis prendre le temps de mixer et de remixer jusqu’à ce qu’on retrouve vraiment cet aspect du son... C’est vrai qu’on a eu pas mal de tests avec Serge...
Léo : Serge Faubert, super ingé son ! (rires)
Vincent : Du studio de l’Imprimerie, c’est le papa de Léo Faubert notre batteur, allez chez lui. (rires)
-Que signifie le mot ‘renaissance’ pour vous ?
Léo :
Euh...vas-y Clément !
Vincent : Mais il est pas là ! Il est au téléphone !
Léo : Ah... déjà je pense qu’on y voit tous, chacun, un certain sens...je pense qu’il n’a pas un sens unique. Moi, personnellement, j’y vois une évolution par rapport aux début de KiD WISE parce que, bon, comme tu l’as vu, au début c’était Kid, c’était la sagesse, c’était joyeux, c’était assez juvénile, assez mignon et c’est vrai qu’on a vraiment évolué...complètement je pense. On a changé d’univers parce qu’on a voulu montrer la jeunesse sous toutes ses facettes et, malheureusement, dans la jeunesse il n’y a pas que la joie...et du coup voilà, on a voulu aussi montrer les côtés un peu plus sombres et donc je pense que c’est ça un peu la renaissance : l’action d’aller voir ailleurs, de renaître.
Vincent : Et c’est aussi le thème de nos morceaux, enfin le triptyque « Funeral-HOPE-Angel »...c’est une idée de renaissance aussi.
Clément : (qui vient de racrocher) Et concernant l’intro ! (rires)
Vincent : L’intro on s’en fout, c’est pas la question ! (rires)
-Pourquoi l’EP s’organise autour de ce triptyque justement ?
Théo :
Parce que. (rires)
Clément : Non mais en fait on fait les choses comme on...enfin il n’y a pas de conception de base où on se dit « on va faire un truc comme ça etc ». On fait les choses et puis il y a les évidences et puis après on analyse. C’est-à-dire que, quand tu composes tu te poses pas de question. Tu te poses des question quand tu décomposes « pourquoi j’ai fait ça ? »..et tu fais les choses de manière inconsciente mais, au final, ton inconscient travaille quand même, c’est ton vécu, les émotions que t’as au fond de toi que tu peux pas exprimer avec des mots et que tu exprimes à travers la musique...
Théo : Pour faire concret, on trouvait aussi que ça s’enchaînait bien, ça raconte quelque chose. Dans les émotions véhiculées, les trois morceaux s’enchaînent logiquement.
Clément : Mais sans le conceptualiser, on n'avait pas "deux morceaux et il nous manque celui du milieu", c'était évident, il y avait une cohérence et qui racontait une histoire : «Funeral-HOPE-Angel».
Vincent : C’est vrai qu’on s’est pas engueulés sur ce coup-là ! (rires)
Théo : On n’a pas essayé de faire un début, un milieu, une fin. On a composé un peu dans le désordre.
Clément : Après c’est vrai qu’on a vachement travaillé en studio pour trouver d'autres éléments.
Vincent : Non mais ça c’était la question d’avant en fait !
Clément : Ah ok ok !
-Est-ce que vous avez des attentes précises par rapport à cet EP ?
Léo :
Franchement je pense que nos attentes elles sont déjà largement remplies. L’impact qu’a eu le clip et dans la continuité l'EP, je pense que c'est déjà largement au-dessus de nos attentes. On est assez comblés, je pense que ce qui nous arrive là c’est super cool et du coup les attentes maintenant....on prend ce qui vient et on profite grave du moment. Forcément on rêve et tout...
Clément : C’est déjà une putain de chance de pouvoir profiter, de nous exprimer entre potes, de s’éclater et pouvoir avoir du public, de jouer dans des conditions comme cette après-midi ou comme hier soir.
Vincent : Toucher des gens...toucher de plus en plus de gens.
Léo : Au sens figuré hein ! (rires)
Vincent : Au sens propre aussi, pouvoir toucher de plus en plus de gens c’est vraiment super intéressant. (rires)
Clément : Mais...on fait vraiment pas ça de manière marketing ou quoi. On n’a pas fait un clip pour choquer. On s’est juste éclatés entre potes et puis si ça touche bah tant mieux quoi !
Vincent : Et si ça touche pas..tant pis !
Clément : Tant pis mais au moins on continuera à le faire !

-Et du coup, comment vous vivez cette espèce d’engouement qu’il y a autour du groupe en ce moment ?
Théo :
Comme une bonne surprise en fait ! On s’attendait pas forcément qu’il y ait un tel impact après la sortie du clip ou la sortie de l’EP mais c’est une chance et on le prend comme ça vient.
Léo : Et puis...ouais, on est tellement surpris qu’on n’a pas le temps de se la péter en fait.
Théo : On n’avait rien anticipé et puis...c’est arrivé...
Léo : On n’a pas eu le temps de prendre du recul, on profite trop de l’instant.
Clément : Surtout, ce qui est très important c’est qu’on ne fait pas ça pour plaire et du coup le fait qu’on plaise c’est qu’une conséquence...qui est magnifique et qui fait chaud au cœur mais on ne fait pas ça pour ça finalement...on le fait pour nous, parce que c’est une nécessité intérieure.
Léo : ..Et en toute honnêteté, c’est pas de la fausse modestie...
Clément : Et c’est ça qu’il faudrait continuer à cultiver et qu’il faut pas rentrer dans le truc de vouloir à tout prix plaire et tout...parce qu’à ce moment-là t’es plus honnête avec toi-même, t’es plus honnête avec tes potes et le public il le sent. Le public il est là, il veut juste voir quelqu’un qui s’exprime, qui te raconte ce qu’il a de plus profond en lui et...
Théo : C’est pour ça que pour répondre à ce genre de questions – Pourquoi ces morceaux dans cet ordre ? Qu’est-ce que ça représente ? – le mieux c’est juste de voir comment ça se passe sur scène parce que c’est vraiment une nécessité pour nous d’exprimer ça...donc je pense que la meilleure réponse c’est l’énergie qu’il y a sur scène.
-Est-ce qu’il y a un aspect de la vie de musicien que vous préférez ?
Léo :
Le frigo toujours rempli.
Clément : Ouais, j’aime bien les catering...(rires) le freebar c’est sympa aussi.(rires)
Léo : Et qu’est-ce qu’il y a de cool aussi... la scène ?
Clément, Vincent, Théo : Ouais la scène !!
Clément : C’est quand même le plus kiffant ! (un temps) La scène et le studio, moi j’adore le studio !
Théo : Ouais je me disais aussi que pour toi ça allait être ça ta réponse..
Clément : Ouais..en fait j’adore tout le travail de souris, la mise en valeur de la musique.
Léo : Concrètement c’est tout ce qui se rapporte à la musique à proprement parler. Tout ce qu’il y a autour, tous les trucs un peu à la con sur lesquels les gens fantasment...enfin après je dis ça tout proportions gardées parce qu’on n’est pas non plus des rock-stars...mais tout le côté VIP, le côté... « classe »...ça on s’en fout !
Clément : Surtout les gens imaginent que, voilà, tu vas faire un concert, t’es là en train de boire des bières, choper des gonzes, rock&roll...pas du tout.
Léo : Non, c’est sûr...
Clément : T’es la journée en train de galérer à prendre le métro, à avoir ta copine qui t’appelle, à trimballer ton pedal-board qui pèse trois ânes morts et puis t’as les balances, t’arrives à la bourre, le mec il t’engueule et tout...c’est la galère, le stress, c’est terrible...par contre après la libération quand t’es sur scène c’est énorme. Donc, du coup, il n’y a pas ce côté « glamour » qu’on voit dans les films, ça n’existe pas...et même, ça ne nous intéresse pas. Ce qui compte c’est ce qu’il se passe sur scène, ce qu’on y ressent et si on arrive à le faire ressentir aux autres c’est le plus grand accomplissement !
-Est-ce que vous avez des projets pour les mois à venir ?
Vincent :
Travailler...s’enfermer, travailler, composer..faire des choses cool ensemble. Sinon on a quelques concerts à venir : le Bikini le 12 décembre, le Connexion Caffe le 24 octobre...donc on va travailler.
Clément : Je crois que je vais me mettre à l’équitation..(rires)
Vincent : Moi je vais faire de la natation !
Léo : Nous on a un projet de curling avec Augustin.. (rires)
Vincent : Et avec Théo on va faire de la pétanque. (rires)
Léo : Honnêtement on a peut-être quelques idées pour la rentrée 2014 mais on n’est pas encore sûrs....enfin si, on est sûrs mais on va pas le dire.
Clément : Mais on a pleins de petites idées de compos qu’on a tellement hâte de pouvoir retravailler ! On a vraiment pleins d’envies et comme c’est difficile de se regrouper tous les six...à chaque fois on se voit qu’une journée, ça fait un bond ! En une journée, on fait ce qu’on pourrait faire avec un autre groupe en un mois ! Tellement c’est intense, dès qu’on se retrouve, c’est une communion incroyable et...
Vincent : ..Et je vous aime
Clément : ..Voilà, il faut continuer dans cette dynamique là...
Vincent : On ne se splitera pas. Jamais !
Clément : C’est pas prévu, en tout cas, dans les mois à venir, c’est pas prévu.
BONUS -Dernière chanson écoutée ?Vincent : The Last Lost Continent de La Dispute...c’est assez violent, ils crient beaucoup mais c’est très bien.
Théo : Alors moi c’est Yield, Heart. Yield ! de EF.
Léo : Moi je crois que c’est Beautiful Universe Master Champion de And So I Watch You From Afar...qui, pour moi, est l'un des meilleurs titres de l’année...franchement, c’est une patate atomique...
Clément : Bon, je vais passer pour un gros intello de base mais c’est vraiment ça : Lighthouse de Tüür. C’est de la musique contemporaine pour orchestre à cordes avec des espèces de vagues qui sont au début très rapides qui passe dans une sorte de motif ambiant et qui vont vers un truc complètement sombre. C’est de la lumière vers le sombre et c’est de plus en plus long et de plus en plus oppressant.
-Dernier film vu ?
Léo : Moi j’ai vu le dernier épisode de Dexter et j’ai chialé comme une grosse merde...quelque part c’est presque mieux qu’un film.
Théo : Moi j’ai vu que des séries ces derniers mois je crois...
Clément : Le dernier film que j’ai vraiment regardé c’est Surching for Sugar Man...Léo : Ouais il est cool celui-là !
Clément : Et j’ai trouvé ça sympa, ouais.
Vincent : Moi c’est Sherlock Holmes !
-Dernier livre lu ?
Théo : Oula j’étais en CP ! (rires)
Clément : C’était Oui-oui ? (rires)
Vincent : Jacques le Fataliste et son maître de Diderot !
Théo et Clément : Oh putain !
Vincent : ...Et ce n’est pas une blague, c’est parce que je fais des études de lettres et je suis obligé ! J’ai trouvé ça...pas mal.
Clément : Genre « Diderot c’est pas mal » !
Vincent : Ah non non c’est même pas ça en plus ! C’est Ecrits sur l’art de Charles Beaudelaire !
Léo : Alors pour moi c’est Lorenzaccio d’Alfred de Musset.
Théo : Moi je ne lis plus depuis que j’ai arrêté la philo...
Clément : Mmm récemment j’ai relu La nausée de Sartre..
-Dernier album acheté ou téléchargé ?
Léo : Ah ! Euh c’était Aucan et ce sont despotes des Bloody Beetroots..ils font le même style sauf qu’ils sont 400 fois plus fat et leur album s’appelle Black Rainbows et...c’est très très cool.
Vincent : Moi c’est l’album de remerciement à France Gall de Jennifer (rires) Non c’est Oliveray, le projet de Nils Frahm avec Pete Broderick .
Théo : Moi je ne sais plus le nom de l’album mais c’est le dernier El Ten Eleven..
Clément : Et moi c’est le dernier album qu’à sorti Steve Reich, son dernier quatuor, qui est basé sur l’histoire du 11 septembre...avec des enregistrements incroyables...
Léo : Ah oui ! Incroyable !!
Clément : ..Et qui s’appelle WTC 9/11, qui est joué par le Kronos Quartet...et c’est juste parce que j’ai entendu une conférence de Steve Reich lui-même où il présentait cette œuvre et j’ai juste chialé quoi. C’est juste...terrible ! Magnifique !

Mot de la fin ?
(
un temps)
Léo :
Non ! Non on ne dira pas ça !
(Après une longue délibération...)
Clément : Soyez sages, c’est ça qu’il ne faut pas dire ?
Léo : Ouais, c’est ça...
Clément : Mais sinon on dit « pleurer, danser, crier »...non ?(Approbation des trois autres) Bon ben voilà : Pleurer, Danser, Crier.
Suzon

23 novembre 2013

O SAFARI + PENDENTIF – LA MARQUISE






L'hiver est là, mais pas question de rester enfermé chez soi! Ce Mercredi 20 Novembre, malgré le froid et la neige, nous nous sommes rendus à la Marquise pour assister à la soirée organisée par La Boîte à Musique Indé. 

 

Au programme : O Safari, Pendentif et Yeast.

 





Photographie Aparté.com, Florian Bardou
Notre arrivée tardive nous a permis de voir seulement les cinq dernières minutes du concert de Yeast. C'est dommage, mais nous avons à peine le temps d'y penser que les deux Rennais de O Safari sont déjà sur scène. Un duo inattendu et original qui fonctionne très bien. D'un coté (à droite sur la photo) Julien Vignon, chanteur à la voix douce et susurrante, qui nous livre ses textes en français accompagné d'un synthé. De l'autre, Laurent Guillet (à gauche), un batteur remarquable qui possède une énergie débordante. Le mélange pourrait surprendre, mais les deux amis s'accordent très bien. Résultat : les morceaux sont variés, allant de la chanson très calme, très douce comme Télévision, au tube pop et dynamique : Taxi

A écouter, tout particulièrement si vous êtes un nostalgique de la new wave et des années 80 !

 

Après une courte pause, c'est au tour des Bordelais de Pendentif de monter sur scène, et pas n'importe comment! Leur arrivée est éclatante; en quelques secondes, il déversent sur la Marquise une vague de joie et de bonne humeur. Les cinq membres du groupe, le sourire aux lèvres, nous jouent des morceaux entrainants et rythmés. Leur complicité sur scène, marquée par les nombreux éclats de rire, rend le concert d'autant plus agréable! L'ambiance est détendue, conviviale et dansante. Entre une corde cassée sur une reprise de Niagara (oui oui, vous avez bien lu!) et quelques blagues sur le, maintenant célèbre, lama de Bordeaux, le concert se déroule à merveille et Pendentif nous dévoile les titres de son album sorti en septembre, Mafia Douce. Notre préféré : "Embrasse Moi", en écoute ici : * !



Photographie de Steven Monteau



On rentre heureux après cette soirée pleine de belles découvertes.
 Comme dirait O Safari, on a bien fait de ne pas passer « encore un soir devant la télévision » !






Lisa

18 novembre 2013

Alexis and the Brainbow + Juvéniles - 07/11 - Marché Gare - Lyon

ALEXIS AND THE BRAINBOW 




La soirée a débuté avec Alexis and the Brainbow, nouveau groupe de la scène lyonnaise, que nous avions pu découvrir courant septembre au Désinvolte Festival à Sathonay (Lyon), et qui retourne aujourd'hui au Marché Gare après être passé récemment par l'Olympia (nb : festival Pression Live).




Si le cadre est plus intimiste, le set n'est pas moins réussi !







Puis vient le tour de Juvéniles, un groupe électro pop de Rennes. Les sonorités planantes et la voix grave du chanteur nous transportent. C'est réussi. Sur scène et dans le public, on se lâche sur des rythmes entraînants.
Résultat ? L'ambiance est à son comble dès les premiers morceaux, et le restera jusqu'à la fin du concert !





Lisa & Gabriela 

14 octobre 2013

Interviews - Upon the Bridge - Duellum - TMCN - Soirée HBPM - Batofar

Arrivée au Batofar, interviews délirantes, concerts intenses. La soirée du 20 septembre s'est enchaînée à toute vitesse.
Tellement vite que l'on a malheureusement raté le début du concert d'Upon the Bridge (dont l'Ep sort aujourd'hui même). On l'a d'ailleurs bien regretté. Le groove des quatre parisiens nous a fait sautiller. Belle réussite pour un tout début de soirée avec un Batofar peu rempli mais enjoué. Mention spéciale pour la basse créatrice d'énergie et pour la voix qui a failli nous faire penser à Jim Morrison.
A peine le temps de sortir discuter avec les charmants organisateurs de la soirée : HBPM, que le concert de TMCN a déjà repris.
Belle surprise. On entend moins Indochine dans les versions live que dans les versions studio mais plus des groupes anglais de pop grandiloquente comme Kaiser Chiefs. La salle s'étant bien remplie, on voit avec plaisir le public se déchaîner sur Hard Times, chanson coup de cœur du set.

Suivent les Duellum. Malgré des petits problèmes techniques, le set est presque irréprochable. Musicalement le groupe le plus original de la soirée mais pas forcément le plus à l'aise au vu des conditions techniques, on sent une réelle connexion entre les membres du groupe qui ne nécessite aucun regard. C'est sans surprise que le public est conquis, l'EP sorti en février étant plus que convaincant et le set bien huilé!
Retour sur les rencontres avec chacun des groupes de la soirée, peu avant leur montée sur scène. Sous tensions et donc de nature à plaisanter, les musiciens étaient survoltés. Attention...dialogues déjantés!
UPON THE BRIDGE
-Pourriez-vous nous raconter rapidement l’histoire du groupe ?

-Alors le groupe s’est créé en 2010, suite à la fin d’un autre...au final, on s’est retrouvé tous les quatre : Mehdi à la basse, Jules à la guitare, moi à la batterie et Simon au chant. Au début on avait un son plus jazz – soul et au final on s’est dirigé vers une musique plus pop-rock avec des influences indie. 

-On avait fait déjà pas mal de scènes sur Paris, on a joué en Belgique. Là on va commencer à pas mal tourner dans d’autres salles françaises et puis le 14octobre on va sortir notre premier EP distribué par Believe...un EP 6 titres dont la promotion est assurée par HBPM. Il va y avoir aussi un clip qui accompagnera la sortie de l’EP et qui est réalisé par MOWDJO qui sont des potes de HBPM.

-Vous avez changé plusieurs fois de nom de groupe, pourquoi ?

-Justement, avant on avait un groupe qui s’appelait ‘Canal Saint-Martin’, on était genre six ou sept et...ça a un peu explosé et il n’y a que nous quatre qui sommes sortis réellement, du coup on a dû continuer à quatre parce que voilà...les autres avaient autre chose à faire...on a un peu changé de style aussi. Après on a trouvé un autre nom mais qui nous allait pas finalement.

-Nouveau nom pour une nouvelle vie !

-On s’est mis d’accord sur ‘Upon The Bridge’ et voilà...
-Pourquoi votre musique a-t-elle autant évolué depuis vos débuts ?

-Ça va avec le nom finalement...avec les personnes avec qui on jouait avant qui étaient peut-être plus jazz...surtout la chanteuse. Comme on s’est retrouvés tous les quatre, on voulait vraiment un style qui nous correspondait...comme on vient d’horizons assez différents on a essayé de réunir tout ça dans un son.

-Et du coup pensez-vous que votre musique est arrivée à maturité maintenant ?

-Pas à maturité complète mais on a vraiment notre touche personnelle...sans prétention on a vraiment notre son. En fait comme on vient d’univers complètement différents ça a mis du temps pour apprendre à bosser ensemble, c’est-à-dire de faire des compromis pour arriver à un son commun et là on l’a vraiment !

-Ça va être le même son mais de mieux en mieux à chaque fois !

-Comment faites-vous, justement, pour travailler ensemble malgré vos influences  diverses?

-Franchement ça se fait tout seul parce que finalement ce sont des influences rock, soul ou même punk...mais qui se mélangent bien.

-Un mot pour finir ?

(discussions dans le groupe)

-Non mais c’est pas fini en fait, c’est pour ça...




DUELLUM

-Est-ce que vous pouvez faire une présentation rapide du groupe ?

Jon : On s’appelle DUELLUM. Nous sommes quatre garçons parisiens chaloupés et enjoués qui, aujourd’hui prenons l’air au Batofar. On joue de l’électro-rock....voilà

-Vous avez été programmé pour la première fois dans un grand festival (Solidays NDRL), comment l’avez-vous vécu ?

Jon : Bah on l’a bien vécu ! (rires) Non mais c’était un peu fou, un peu inespéré et en même temps je pense que c’était quelque chose qui était mérité parce que ça fait un moment qu’on bosse, ça fait un moment qu’on écume les scènes de Paris et d’un peu partout et donc voilà : c’était une belle récompense mais en même temps faut pas voir Solidays comme une fin en soi et loin de là ! Au contraire..C’est comme quand t’as le bac si tu veux : c’est juste le début de quelque chose de plus intéressant et bah là c’est exactement pareil. Solidays ça nous a permis d’enfoncer d’autres portes, de caler d’autres dates, de rencontrer de nouvelles personnes et...de mettre un pied dans un monde auquel on n’avait pas vraiment accès avant.

Fred : C’est ça, on a vachement gagné en visibilité, en crédibilité et puis surtout c’était vraiment un autre public à ‘conquérir’ puisque, pour le coup, c’est le festivalier qui ne connaît pas forcément ta musique, qui est quand même intrigué et qui va écouter tout ton set et qui sera potentiellement intéressé pour aller voir tes actus, pour revenir te voir en concert et c’est ça qui est super agréable..

-Du coup est-ce que vous pensez pouvoir commencer à faire des concert un peu partout en France ?

Jon : Bah écoute en soi on y pense tous les jours en se rasant...’fin je vais pas être crédible en disant ça (ndlr : l'intéressé porte la barbe) mais le truc c’est qu’on n’a pas de tourneur du coup c’est vrai que c’est compliqué de gérer des dates...enfin on le fait nous-même ou alors les gens qui nous entourent, que ce soient Ouich’ Eaters ou Ninon qui est notre attachée de presse mais ils n’ont pas vraiment ce rôle-là. Tout le monde donne un petit coup de main et ça permet de caler des dates mais après c’est quand même galère. Le jour où on aura un tourneur je pense que ce sera effectivement plus simple. On cherche activement un tourneur. Voilà, c’est un appel...une bouteille à la mer...un S.O.S...une complainte...une doléance (rires) !

Fred : T’as vachement de vocabulaire en fait !

Jon : Et ouais !
-Sinon on voulait savoir comment s’est passée votre rencontre avec Ouich’ Eaters...

Fred : C’est une vieille histoire les Ouich’ Eaters...à la base je connaissais Pierre parce que c’était le frère de ma copine. Il n’avait même pas encore monté les Ouich Eaters mais il faisait un peu de musique, il avait lui aussi un petit groupe et...on a vachement parlé, il découvrait aussi ce qu’on faisait nous et puis il avait ce projet-là dans la tête... A la base c’était vraiment un projet sans prétention. C’était enregistrer un truc...parce que c’est ce qu’il nous fallait à ce moment-là et eux c’était leur projet parce que c’était leurs débuts.

Jon : Ouais, ils avaient envie d’enregistrer un groupe et finalement ce projet-là on ne l’a pas fait tout de suite, on l’a fait six mois plus tard. Quand la structure Ouich’ Eaters était créée, naturellement ils sont revenus vers nous et ils nous ont dit « bah voilà go ! On garde le projet et se sera sous le giron Ouich’ Eaters ». C’est comme ça qu’on a commencé et maintenant on a vraiment une super manière de fonctionner parce qu’on s’entend très bien donc les rapports professionnels sont aussi des rapports amicaux et c’est quelque chose qui est assez simple en fait. On travaille bien avec eux, ils ont de très bonnes idées, de très bonnes compétences et...puis on rigole bien donc je crois que c’est déjà pas mal et on leur fait confiance et ils nous font confiance et voilà ! De toute façon je pense que ce ne sera pas le dernier projet avec eux et j’imagine qu’il y en aura moult autres.

Fred : On a mille idées avec eux et ils en ont mille aussi à nous proposer..
Jon : ...Ce qui fait à peu près deux milles idées en fait.
Fred : Enfin un peu moins parce qu’ils ont moins de réflexions que nous mais...
Pierre : Oui mais nous elles sont plus pertinentes. On n’en a moins mais on vise plus juste !
Fred : C’est vrai !

BONUS :
-Dernière chanson écoutée ?

Fred : Et bah dans la voiture on s’est fait tout l’album d’Aufgang !

Jon : Moi la dernière chanson que j’ai écouté c’était...il y avait My Number de Foals qui passait en bas.

Arthur et Hugo arrivent
Hugo : Salut ! On interrompt l’interview pour faire des bisous !

-Dernier album acheté ou téléchargé (illégalement ou pas) ?

Hugo : Ah ! Moi c’était l’EP de Boize Noise.

Jon : Moi c’était l’album Everest de Girls in Hawaii qui est très très bien..Il est vraiment excellent cet album.

Fred : En fait Jon l’a téléchargé parce que c’est moi qui l’ai téléchargé et je lui ai envoyé du coup il l’a téléchargé..
Jon : ...De ton WeTransfer..
Fred : ... Donc c’est aussi le dernier album que j’ai téléchargé.

-Du coup vous en pensez quoi de cet album ?

Fred : Ah ben moi je le trouve fou ! Il est super bien.

Hugo : C’est un album qui va durer...

Fred : Je sais pas pourquoi, j’avais une mauvaise image d’eux et je les ai vraiment redécouverts avec cet album.
Hugo : En fait les album précédents...je les trouve pas bien...C’est pour ça quand vous m’avez parlé de Girls in Hawaii je me suis dit « mais attends mais ce groupe-là..je comprends pas pourquoi ils aiment ça ! »...en fait le troisième album change carément !
Arthur : Je peux dire pour le futur ? En fait je vais en acheter un lundi, c’est l’album de Griefjoy.

-Dernier film vu ?

Hugo : Moi c’est Jeune et jolie

Jon : Ben moi aussi tiens ! (un temps) Bon, moi j’étais déçu..Ok la fille est magnifique c’est incontestable mais après...j’attendais que ça parte en fait et j’ai l’impression c’est resté plat. Je trouvais pas très crédible la réaction de la famille et...j’imaginais qu’une famille confrontée à ce genre de découverte exploserait tout d’un bloc...

Arthur : Un mec qui regarde Truffaut tous les soirs qui attend que ça parte...
Hugo : C’est pas le même genre de film..
Jon (ironique) : Je regarde pas que Truffaut, je regarde aussi Godard..
Arthur (même ton) : Moi, la nouvelle vague, j’adore !
Jon : Il y a aussi Romer, il y a aussi Claude Chabrol à la bonne époque, il y a aussi Agnès Varda, il y a...je peux vous faire toutes les références si vous voulez...il y a aussi le cinéma italien...
Hugo : Les années 1930...
Jon : Bon voilà sinon j’ai vu de bons films récement, L’inconnu du lac...je ne sais pas si vous l’avez vu... ?
Fred : La question c’était le dernier hein ! Parce que sinon il y a trois ans j’ai vu Yamakasi...
Arthur : Ouais et moi j’ai vu Taxi 3... en 2003...avec Sami Nasseri ! J’adore ce mec !
Jon : Ouais c’est un mec cool apparemment, il a fait un peu de taule et tout..c’est un mec un peu...un peu bien.... Voilà non je sais pas...Autre question bonus ! (rires)

-Dernier livre lu ?

Hugo : Moi c’est La part de l’autre d’Eric-Emmanuel Schmidt qui met en parallèle la vie d’Adolf Hitler, sa vraie vie après qu’il ait été recalé à l’Ecole des Beaux-Arts de Vienne et une vie de fiction où il aurait été pris dans cette école-là. En fait les deux vies évoluent en même temps et c’est très intéressant et à la fois ça fait un peu peur...

Jon : Alors le dernier livre que j’ai lu c’est un livre un peu technique - enfin technique pas vraiment mais de journaliste - de Moreau et Gorius qui s’appelle Les gourous de la com’, c’est un truc un peu sur les dessous de la communication et comment la politique, la communication, le marketing se sont imbriqués les uns les autres depuis les années 80 et tous les intérêts qui vont avec.

Arthur : Moi c’est....
Fred : ...Et bien moi, mon dernier livre (se tornant vers Arthur), oui parce que je te coupe la parole...et je me sens très bête parce que j’ai oublié le nom de l’auteur. C’est un livre que j’ai trouvé dans une brocante, j’étais attiré par le titre qui est : Quatre ans dans l’enfer des fous (de J-M Cervetto NDRL) et en fait c’est le récit d’un mec dans les années 70 qui raconte son internement chez les fous. Ce qui est assez marrant...
Arthur : ...C’est vrai que c’est super drôle !
Jon : Quel humour !
Fred : ...Ce qui est assez marrant c’est la vision du mec parce que lui il sait qu’il n’est pas fou, il sait qu’il est enfermé pour de mauvaises raisons.
Jon : Et vraiment quand tu le lis tu lol mais de A à Z quoi ! Tu ris à chaque page !
Arthur : Du coup je peux parler de mon livre ou... ?
Fred : C’est toi qui voit Arthur...
Arthur : Moi c’était Psychologie des foules de Gustave Le Bon.
Jon (riant) : Il date de 1867celui-là, non ?
Arthur : C’est ça, fin du XIXème siècle et c’est le livre de chevet des dictateurs...
Hugo : C’est joyeux ! Entre Adolf Hitler, ça et les fous...
Arthur : Non mais c’est intéressant de voir un peu les changements de paradigmes en sociologie entre différentes époques...ça fait très phrase d’intello je suis désolé !

Question de TMCN : Pourquoi l’ananas ?

Jon : C’est une longue histoire...en fait on l’a trouvé lors d’un concert et on a décidé de l’adopter.




Un mot de la fin ?
Jon : Un mot de la fin ? Euh...‘mot’

Fred : Euh...bravo (rires)

Jon : Pierre, un petit mot ?

Fred : Ouich’ Eaters !
Pierre : Ouicheaters tout attaché !




TMCN
-Pourriez-vous nous présenter rapidement le groupe ?-Valentin, bassiste du groupe et puis voilà...-Moi c’est Martin, à la base je voulais faire de la guitare pour faire Elvis, le retour mais ça n’a pas marché du coup je me suis dit que faire un groupe se serait déjà pas mal.
- Jérémy, claviériste dans le groupe et accessoirement je fais aussi quelques remix pour le groupe...
-Pas ‘accessoirement’ : tu FAIS des remix pour le groupe.
-Moi c’est Robin, je suis batteur
-Bonjour Robin (rires) Que vas-tu nous chanter aujourd’hui ?
-...Donc je suis grand, je suis gaucher..
-Et elle est où ta maman ?
-...Je suis très sympa et..je fais des études de commerce à côté et voilà, je vais passer la parole à Adrien !
-Donc je m’appelle Adrien, je suis le chanteur du groupe TMCN
-Alors pourquoi ce nom de groupe ?

-Au départ c’était...une chanson qu’on écoutait beaucoup avec Jérémy quand on était jeune et...on ose pas trop dire de quelle chanson il s’agit en fait.

-Non mais maintenant on aime bien avoir un nom dont personne ne connaît la vraie signification, du coup on peut dire ce qu’on veut.

-On a dit qu’on aimait bien ‘Thérèse Mange Comme Nous’ !
-On n’a jamais dit ça...
-Moi j’aime bien !

-Et donc vous avez un EP qui sort en 2014, c’est ça ?

-Qui devrait sortir en 2014, ouais

-Non mais on a beaucoup travaillé ces derniers mois sur ce projet et on va essayer de faire en sorte qu’il sorte début 2014 / fin 2013.

-Du coup vous pouvez nous en parler dès maintenant ?

-Ouais, ça va beaucoup changer par rapport à ce qu’on avait fait avant parce que déjà on a une vrai batterie maintenant, il y aura beaucoup moins de boîte à rythmes.

-Non mais ça va être un peu plus cool par rapport au premier, il y aura moins d’énervement...

-...Et moins d’influences 80s / 90s ?

-Si toujours !

-Mais on a vraiment tout mélangé, c’est assez hybride en fait.

-Ça nous ressemble plus en tout cas
-On écoute tous des trucs très très différents donc...
-Non mais en fait ce qui est cool avec la pop c’est que, dans le sens radical du terme, ça va rester un truc hyper populaire mais en même temps on va l’enrichir avec des influences et des sonorités très techniques..avec Adrien par exemple qui a fait une formation de musicologie et qui a donc un bagage musical assez important...
-On a décidé de s’arrêter sur le terme ‘new wave tropical’

-Pourquoi quand on entend votre musique on pense à Indochine ?

-Parce que c’est le seul groupe français des années 90 qui marche encore !

-Mais en même temps la thématique est un peu androgyne alors que nous c’est plus rock, plus noir...

-Ce ne sont pas du tout les même thèmes en fait.
-Vous avez fait un remix d’un morceau de DUELLUM qui jouent aussi ce soir, qu’est-ce qui vous lie à eux et pourquoi cette chanson ?

-On les connaît par Bertrand (un des deux fondateur de l’agence HMPM qui organisait le concert ce soir-là, NDRL) et puis on les avait vu jouer au Baron et on avait pas mal parlé avec eux et ils aiment bien ce qu’on fait et nous on aimait bien ce qu’ils faisaient...

-Et puis c’est assez rare qu’on s’entende aussi bien avec un groupe, ils sont très cools et..c’est pas une anecdote mais c’est quand même un truc improbable : c’est le seul groupe avec qui on a pris un verre avant un concert. Ça fait trois ans qu’on fait des concerts et on avait jamais fait ça !

-Question de DUELLUM : Pourquoi vous chantez en Français ?

-Et ben pourquoi pas ?

-Tout simplement parce que si on chantait en mongole ou en afghan ce serait moins drôle ! (rires)

-Non mais parce que c’est notre langue maternelle et même si on aime beaucoup l’anglais, on adore les sonorités du français et c’est une autre ambiance et comme c’est quand même la langue avec laquelle on a grandit on a plus de finesse dans ce qu’on écrit...
-C’est LA plus belle langue !
-Carrément !
-Avec l’Italien
-Évidemment !


-Dernière chanson que vous avez écoutée ?

-Oula je suis pas sûre qu’il faille le mettre dans le truc : Icona Pop – I love it ! Non mais c’est parce qu’on est partis tous ensemble cet été et on écoutait toujours les mêmes musiques un peu pourries donc...

-On a beaucoup écouté Maître Gims aussi !

-Moi c’était sur le dernier album de MGMT, c’était Mystery Disease.
-Moi c’était la B.O. de Matrix mais je sais pas de qui c’était..
-Moby ! C’est Moby qui a fait un truc pour la B.O. de Matrix !


Suzon et Mathilde