14 novembre 2011

Art, art, art...La Biennale d'Art Contemporain 2011

Biennale de l'Art Contemporain 2011
Une Terrible Beauté est née

Je vous livre ici une sélection des œuvres que j'ai apprécié (ou pas) au cours de cette Biennale. C'est une liste personnelle et non exhaustive puisque la Biennale prend fin le 31 décembre 2011.
Partant du principe que l'Art a une signification différente pour chacun d'entre nous je vous invite à aller découvrir de vous même ces trois lieux et les nombreuses galeries Résonances qui constituent la Biennale. Bonne visite!

  1. La Sucrière

Visite lors d'une après midi ensoleillée. La façade de ce lieu extraordinaire est resplendissante de noirceur. C'est un colombien, Bernardo Ortiz qui en est l'auteur. Inspiré par l'univers de Kafka et par le passé de l'usine à sucre, l'artiste a ici représenté une sorte de cage. Prison de l'art?
Le rez de chaussée est consacré à la dramaturgie dans l'art. On entre en effet immédiatement dans le monde du théâtre et de la représentation. Le spectateur se transforme alors en acteur. L'entrée de l'exposition est en fait une immense coulisse (œuvre éponyme : Kulissen).
Après avoir passé les rideaux de cette scène, on se retrouve face à une construction circulaire aux murs immenses fait de bois imitation métal. Aucune entrée seulement des fenêtres inaccessibles entourées de barbelés. Plus loin on remarquera particulièrement la pile de 55 cercueils représentant les 55pays d'Afrique. Cette œuvre provoque alors une vraie polémique dans le cœur du spectateur puisque c'est un artiste lui même Africain qui est l'auteur de cette installation, l'Afrique est elle vraiment morte?Les Africains se sentent-ils morts?
Plus loin on aperçoit une série de tableaux. L'artiste anglaise a ici utilisé les méthodes de peintures de la période classique. La seule différence étant que les personnages peints sont noirs. Justice est enfin faite puisqu'à l'époque, leur seules représentations les faisaient apparaître en esclave et non en sujet principal du tableau.. Les tableaux rappellent vaguement quelques peintures célèbres, toutes représentant des personnages blancs.
On remarque également des poèmes d'Augusto De Campos (également présents à l'Usine T.A.S.E.) ce sont des calligrammes à plusieurs sens (de lecture et d'interprétation).
Et bien sur élément le plus surprenant : un homme. Nu. Œuvre de Laura Lima. L'homme tente de faire s'écrouler la Sucrière grâce à des lanières accrochées à 4 colonnes qui soutiennent l'Usine. Question/conclusion (personnelle évidemment) : l'Homme est-il réellement capable de renverser l'Art?
Une deuxième salle est entièrement occupée par un bassin gigantesque qui se remplit et se vide sous les yeux du spectateur. Le silence des Sirènes d'Eduardo Basualdo pose ici une question primordiale que sommes nous capables de contrôler?
Le premier étage est remarquable grâce à une fresque entièrement réalisée au crayon à papier représentant une ville surréalistes, mais aussi grâce à une vidéo humoristique qui présente la nature comme un musée. On découvre enfin ce que contenait la structure circulaire inaccessible du premier étage. Le bâtiments de la sucrière a en effet du être aménagé (voir carrément cassé) pour accueillir cette bibliothèque aux livres censurés, dans le mauvais sens sur les étagères.
Le troisième étage est consacré à l'Utopie (et à l'air...). Plusieurs expérience sont proposés au spectateur toujours acteur principal des œuvres. Un artiste est présent et fabrique des petits avions qu'il fait ensuite voler devant les visiteurs. Instant d'innocence et de douceur dans cette profusion d'art conceptuel.

  1. L'Usine T.A.S.E

Beaucoup de trajet pour finalement peu de chose. A l'entrée, lorsque vous prenez vos tickets une odeur vomitive vous envahit le nez, puis vous entendez le chant du coq. « Non...Ils n'ont pas fait ça quand même ». et bien si ils l'ont fait, ils ont enfermé des poules dans une cage biscornue. En plus de l'odeur vous avez le bruit... Mais peu importe, le spectacle est tellement risible que vous vous accommodez de l'odeur (en respirant par la bouche) et du bruit. Les poules se baladent tranquillement avec leur démarche curieuse, elles ont toutes des plume (normal vous me direz...Ce sont des poules) roses, violettes, orange, etc (pas normal vous me direz...les poules ne sont pas roses...). Même avec l'explication il est difficile de comprendre le but de l'artiste, en fait il est difficile de comprendre toutes les œuvres qui sont dans cette salle (exceptées les feuilles recouvertes de peinture à carrosserie). Il paraît que c'est normal de ne rien comprendre...C'est de l'Art...La salle suivante est occupée par une vidéo, qui émet un son toutes les trois minutes...En bref on est pas arrivé au bon moment. Puis une dernière salle. Un poisson, deux tête, une de chaque côté. Et à l'intérieur...Un petit lit, une boule à facette et des bruits d'oiseaux... What's The Point?!
Le meilleur pour la fin (parce qu'il faut y aller dans ce lieu, malgré les apparences ce n'est pas si mal que ça): Dans le terrain vague qui entour l'Usine, un jardin à la française et un décor futuriste. Surprenant mais très intéressant.

  1. Le MAC (Musée d'Art Contemporain)

Coup de cœur pour ce dernier lieu. Voici ma sélection des œuvres que j'ai préféré.
Ce ne sont pas forcément des installations « belles » mais ce sont celles qui m'ont touché. Libre à vous d'être d'accord ou pas.

L'installation de Luciana Lamothe: Plan. Le mur du musée soutient une structure de métal qui soutient une plaque de bois, qui soutient une structure de métal qui soutient une plaque de bois. Sur cette dernière plaque de bois est posé un livre. La littérature pèse-t-elle aussi lourd lorsqu'elle est en équilibre précaire?
Fruit of the Dark Womb. Les poupées de Virginia Chihota. Poupée vaudou, poupée gothique, poupée jetée?
No.7 (Surrendings Birds). Les oiseaux de Michel Huisman et leur petit message à l'attention des clients.
El arte de la retorica manual de José Alejandro Restrepo. Discours sans le son de la voix, seulement celui des poings qui frappent sur la table.
The Ultimate Realities de Diego Bianchi. Salle remplie. Remplie d'objets, pleine à ras bord. Cigarettes, télévisions, mannequins et autres choses surprenantes replacées dans un univers qui n'est pas le leur. Quelle est la place de ces objets dans notre société? Pourquoi est-elle définie ainsi?Pourquoi tant de codes? Pourquoi tant de questions?
Un poème d'Alberto Giacometti, juste magnifique!
La Bruja 1 de Cildo Meireles. 3000Km de fil dispersé dans le troisième étage. Ce fil transforme la salle principale en immense salon. Des enfants sont assis sur ce coussin moelleux, des étudiants en profitent pour s'arrêter et dessiner les autres œuvres présentes dans la salle, les malheureuses qui sont venues en talons se prennent les pieds dans le fil toutes les10secondes. Concept censé répandre le chaos mais qui ne répand que la convivialité.
10:51 de Jorge Macchi, l'aiguille est bloquée par le plafond sur 10:51, l'artiste arrête le temps. A sa manière.
Night of the World de Zbynek Baladran. Il est réalisateur (je suis désolée je ne réécrirais pas son nom...) et avant chacun de ses films il laisse quelques secondes d'écran noir, sans son. 3Secondes pour plonger le spectateur dans l'univers du cinéma, 7secondes pour qu'il se pose des questions et 3autres secondes qui mènent le spectateur à une certaine angoisse : Que va-t-il se passer? Belle manière de finir l'expo. Aucune image pendant ce film, juste du son, et avant le début...13secondes de noir.


  1. Résonances

Les Enfants terribles, à l'Hotel de region, Confluences. Pop art surréaliste américain. Des dessins fantastiques. Des allusions aux contes classiques dans un univers futuriste. Mais voilà, ces dessins, je connais des gens (pour ne pas les citer) qui auraient pu faire les mêmes... Les enfants Terribles, une bande d'adultes qui n'ont pas su grandir?

Après midi Galeries:

BF15 : Une belle réflexion sur la distance que les gens s'évertuent à mettre entre eux, les distances sociales, intimes, familiales. Des jeux de miroirs faits pour les narcissiques ou peut être pour les grands complexés.
MAPRA : Des photos pseudos vintage à 300euros pièces. A ce moment la je peux prendre n'importe quoi et le désigner comme étant Art. Qu'est ce que l'Art? Ou est la limite? Belle discussion, belle réflexion. Une sculpture vraiment intéressante au rez de chaussée.
Interior and the collectors : Bonne chance pour trouver cette galerie. Pas de vitrine, rien. Un appartement seulement. On rentre...Dans une pièce de 50cm² avec un panneau écrit au feutre « Honey, I built a new wall in our flat ». Puis un trou, béant, fait à la masse dans le mur. On se baisse et on pénètre dans cette galerie habitée par un locataire, collecteur fictif. Les propriétaires organisent l'exposition, le locataire vit dedans.
Au dessus du lit, une vidéo d'une vaginoplastie, sans anesthésie, que l'artiste a décidée de se faire pratiquer. Elle est sud américaine. Dans ses pays, ne pas être vierge au moment du mariage est considéré comme impur, c'est pourquoi tant de femmes se font recoudre l'hymen. A travers cette vidéo plutôt choquante, l'artiste nous met face à une réalité atroce... Au dessus du lavabo, une vidéo de cette même artiste. Elle se fait implanter de l'or de son pays, puis se le fait retirer en Allemagne. Belle façon de montrer le vol des trésors américains par les européens. La encore c'est une vidéo de l'opération chirurgicale. Dans l'appartement encore, trois tableaux, une imprimante manuelle avec x et une autre vidéo, très bruyante. Un homme prend des poses Sur des statues de déesses à Athènes...Risible. D'autres tableaux. Sur le matelas, un livre de contes, sous le matelas, un petit pois. Intéressant!
SpaceJunk : Coup de foudre pour l'expo Venus, des bustes de la célèbre Venus revisités par des artistes différents. Une sensibilisation au cancer du sein, une exposition très émouvante mais parfois très violente. A VOIR!!!
Galerie José Martinez : Très belles photos des plus grands buildings appartenant à des sociétés multinationales sur coucher de soleil. Par Renaud Layrac, fondateur du BP. Les lumières sont magnifiques. L'étage en dessous nous montre une multitude d'œuvres dont une cascade d'essence très odorante. WTF?
La Salle de Bain. Beau mélange de photos d'évènements ou de personnages qui ont marqués l'histoire moderne ainsi que des paysages côtiers « palmiers plage etc ».
Le Réverbère : Coup de cœur pour les photographies de Klein accompagnés de 10 collectionneurs!!! Un conseil : Allez voir ça de vos propres yeux!

Mathilde

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