23 novembre 2011

The Kills (+Week End)

Week End - The Kills
15 novembre 2011
Transbordeur




WEEK END

Une entrée en matière fracassante, son électro métallique, on attend l'explosion qui va suivre, mais elle n'arrive pas... La seule explosion qui surviendra sera celle de nos oreilles tout au long du concert de ce jeune groupe américain. Des instruments trop forts, une batterie qui menace de céder sous les coups de baguette, une guitare hurlante, une basse répétitive et la voix du chanteur qui sonne comme une plainte continuelle et sans fin. Chaque nouvelle chanson donne un espoir, les riffs sont bons et maîtrisés, mais au bout de la centième fois, la lassitude se fait sentir... Dommage : les débuts sont prometteurs mais n'aboutissent à aucune musicalité, ou construction musicale : tout n'est que répétitions, bruits, à-coups, sons désagréables pour nos jeunes tympans encore en formation. Le public, distant, se contente d'applaudir poliment entre chaque chanson, toutes aussi psychédéliques les unes que les autres. Pour apprécier cette légère esquisse de pseudo punk/rock/psyché/new wave/death metal/cypherfunk/alternatif (liste non exhaustive et ordre non arrêté), il faut écouter les conseils du chanteur : « Close your eyes » et essayer de planer sur cet ensemble de notes disparates.

THE KILLS

Pendant le changement de scène, les techniciens s'affairent et dévoilent le décor du spectacle à venir. Sur fond de tenture léopard deux rangées de toms (caisses de batterie) se font face (ou presque) sur les côtés de la scène. Le tout donnera une ambiance très vintage avec les éclairages parfaits de l'ingé lumière.
Jamie Hince et Alison Mosshart surgissent sur scène. Lui, discret, accompagné de sa guitare ; elle à grands pas, féline. Ils commencent en beauté, seuls, avec « No Wow », et la boîte à rythme lance le roulement de tambour connu de tous. Si les enregistrements ne sont pas à la hauteur de vrais musiciens, ils sont en revanche l'essence du groupe et font son authenticité, et ne gâchent pas le live. Au cours de la chanson, quatre petits hooligans en perfecto, un bandana rouge noué autour du nez débarquent sur la scène et prennent place derrière les percussions. Une fois installés, ils renforcent la puissance de la boîte à rythme en lui donnant une dimension plus palpable. Suivront Future Starts Slow, ouverture énergique du dernier album « Blood pressures », puis « Heart is a beating drum », durant lesquelles la guitare capricieuse de Jamie Hince fait des siennes, sans pour autant ternir deux des perles du disque. Kissy Kissy, ballade texane : on comprend la collaboration future avec Jack White et sa bande. Les soldats batteurs frappent mécaniquement sur leurs instruments triviaux, impossible de ne pas penser à the wall, de Pink Floyd : leur attitude est robotique et les tâches rythmiques sont réparties.
Le téléphone sonne, URA Fever nous appelle. Le public manifeste pour la première fois son approbation. « I am a fever, I ain't born typical ». Alison Mosshart, telle une lionne en cage fait les cents pas sur la scène, secouant sauvagement sa crinière.
De sa voix guerrière qui part au combat, elle sublime DNA, Satellite et The last day of magic. Jamie Hince l'accompagne dans les dédales de transe rock and roll en faisant hurler de bonheur ses guitares (nombreux changements).
Sur les chansons suivante (Baby Says, Black Balloon, et Pots and Pans) le public, s'il participe en essayant de faire le même rythme que les quatre batteurs sur Black Balloon reste stoïque devant trois des chansons les plus garage du groupe. La guitare est plus puissante que jamais, la voix d'Alison comme une litanie nous entraine aux confins des limites du monde de la musique.
Le public se réveille avec l'hymne du groupe : Cheap and Cheerful, hyper réactif, il répond aux « It's alright », « to be me » sans sollicitations de la part du groupe.
Pour finir la partie « officielle » du concert, le groupe choisit la fiévreuse Tape song. Le public, trentenaire dans son ensemble met toute son énergie contenue jusque la à rappeler les Kills.
Sans se faire trop attendre (mais un peu quand même) ils reviennent avec une reprise monumental du Velvet Underground : Pale Blue Eyes. On reste à l'extérieur de Sour Cherry pour mieux plonger dans Fuck the People : moment historique du concert. On prend peur en entendant le début de Monkey 23, tout le monde s'attendait à The Last Goodbye pour le dernière chanson. Belle surprise, Monkey 23 se révèle être une belle ballade rock. Et enfin, alors qu'on ne l'attendait plus, ultime consécration : The Last Goodbye (malheureusement couverte par un piano trop fort) finit le concert en sobriété (petit déception pour cette dernière chanson). Le groupe est d'un professionalisme inquiétant, il quitte la scène avec un simple merci, au revoir, fidèles à leur réputation.
Un concert qui est définitivement passé trop vite. Des chansons ultra puissantes, une énergie débordante. On en ressort des images et des sons plein la tête.
Goodbye The Kills.

Léa & Mathilde

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