29 décembre 2011

J'ai lu (Fin Automne-Début Hiver)

J'ai lu (Fin Automne-Début Hiver) par Mathilde

*A éviter sauf sous la torture
** Mais encore?!
*** Pas mal
**** Carrément ouais!
***** Fantastique, sublimissime...
Clèves de Marie Darrieussecq ***(*)

Prenez une page au hasard dans le livre. Vous avez 4 chances sur 5 de trouver une page qui parle de sexe. Clèves c'est l'histoire de Solange, jeune fille dans un village perdu : Clèves. Solange vit ce qu'aucune jeune adolescente ne voudrait...ne devrait vivre. Et le pire est que vous le vivez avec elle. L'absence de ses parents, ce monsieur bizarre qui la garde, ses copines insupportables, des hommes obsédés par leur désir, ses fantasmes, ses plaisirs sado-masochistes, ses règles abondantes et enfin sa décadence...C'est l'anti-princesse de Clèves, l'opposée totale. Pas de vertu dans ce livre. Presque QUE du sexe en trois parties : Les avoir, le faire et le Refaire. Vous pensiez être ouvert, vous pensiez ne jamais être choqué et bien vous aviez tort. Vous êtes plongé dans les fantasmes de cette gamine, dans ces expériences de la vie sexuelle (pas amoureuse...sexuelle. Au sens propre du terme). Vous êtes dans sa tête de fille marginale de 10, puis 12, puis 16ans. Et ça vous gêne. Horriblement. L'écriture est très crue et dérange au plus profond de l'âme du lecteur. Mais est ce que ce n'est pas ça un bon livre ? Quelque chose qui vous fait ressentir ce dont vous n'avez pas l'habitude ? Oui et non à la fois : il y a des limites. On observe deux cas de figure : Vous ne pouvez pas décrocher du livre, l'écriture percutante, rythmée et très imagée fait son effet .Ou vous ne pouvez pas le finir, vos dents grincent et tout est poussé à l’extrême.
L'auteur a été traité de pornographe. Le qualificatif est trop fort. Marie Darrieussecq nous met juste face à des situations gênantes, désagréables. Et on comprend que ça ne plaise pas à tout le monde. Mais est ce une raison pour menacer l'auteur ? Je ne pense pas.
Je ne sais toujours pas si j'ai aimé Clèves, roman d'apprentissage des plus dérangeants qu'il existe.

Mes années Cuba de Eduardo Manet ****

Livre à la fois autobiographique et historique. C'est son histoire que l’auteur raconte : né cubain en 1930 de parents espagnols immigrés il grandit à Santiago de Cuba puis à La Havane, entouré de socialistes, communistes et autres intellectuels de l'époque. Les guerres (espagnole ou mondiale) ainsi que l'histoire cubaine influencèrent beaucoup son enfance. Il quitta son île natale bien avant la révolution de 1958 pour Paris, ville des rêves de sa mère. La bas il suivit l'actualité cubaine tout en menant des études de théâtre. Puis il est rappelé à Cuba, pour servir le nouveau régime. D'abord enthousiaste il s'aperçoit vite que la politique de Castro est vouée à l’échec. En 1968, il quittera l’île.
Le parallèle entre sa propre histoire et celle de son pays apporte au lecteur une connaissance globale de la situation cubaine du 20ème siècle très intéressante. L'écriture humoristique et piquante (à la cubaine) fait oublier le côté historique du roman.


Pouvoir tout dire de Paul Eluard illustré par Françoise Gillot *****
Recueil de poème bouleversant. J'avais découvert Eluard étant petite avec une version illustrée du poème Liberté. Depuis, ce poète résistant figurait parmi mes préférés. Confirmation avec ce recueil d'après guerre qui parle d'amour, de la nature humaine et autres sujets communs. Le talent du poète réside dans la manière dont il accommode ces sujets.

Les Fleurs du mal de Baudelaire ****
Ultra connu et on comprend pourquoi. La douleur, l'amour et autres émotions à leur état pur. L'essence de toutes choses bu d'un seul trait, comme un cul sec d'alcool fort.

Joy Division de Kevin Cummins ****
Archives/Photos/Interviews des survivants de Joy Division. Un petit bijou rock and roll. Les images sont belles, tout simplement.

Le Grand Meaulnes ***
Célèbre classique. Une quête vouée à l’échec. L'Homme recherche le bonheur, le trouve, est déçu...Finalement ne serait-ce pas la quête même du bonheur qui en procure ?

Et aussi
Lorenzaccio d'Alfred de Musset ***
La Guerre de Troie n'aura pas lieu de Jean Giraudoux ***

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