18 mars 2012

La Pie + JÜNE

La Pie + JÜNE
14 mars 2012
Médiathèque de Vaise


Les premiers signes du printemps. Chaleur pré estivale. Ciel translucide.
C'est à la médiathèque de Vaise, avant les derniers rayons de soleil que deux trios folk de la section musique actuelle du conservatoire se produisent. La Pie et Jüne. Il ne servirait à rien de mentir. Si La Pie était un groupe convaincant, Jüne a fait plus que convaincre. Les deux groupes sont cependant différents et il n'est pas question de faire une comparaison.

La Pie. Deux guitares plutôt virtuoses, parfois une trompette (qui apporte un petit côté vieux film noir et blanc en bord de mer...mais on s'égare), et une voix soul ou reggae à souhait.
Des textes tour à tour en français ou en anglais. Des rimes improbables et des paroles hippies écolos. Le tout forme une somme assez homogène d'influences variées. On passe de la soul, au jazz, au reggae, parfois au blues sans s'en rendre compte. L'ensemble se tient, mais c'est la dernière chanson qui fera décoller le concert. L'odeur du tabac. Cigarette. Cette belle voix est enfin exploitée en profondeur. Une petite détonation de couleurs pour une fin réussie.

Jüne s'installe. Look fleuri très frais, un peu vintage sur les bords. Tout est dans le naturel. Les styles différents de ces trois demoiselles créent un assortiment harmonieux. Si je vous décris tout cela, ce n'est pas parce que j'ai décidé de devenir spécialiste de la mode (je laisse ce sujet à des personnes plus compétentes que moi), mais parce que ces filles ressemblent à leur musique.
Un bol d'air frais qui finit de nous convaincre que c'est le printemps...Je disais donc, une musique fleurie, fraîche et naturelle.
Formation inhabituelle donc forcément originale : une guitariste (la réincarnation de Lou Doillon ? Je crains de ne pas être la première à le dire) pour le folk, une violoncelliste pour le swing, le côté pop de chambre, le rythme et un petit bijou de voix qui fait (presque tout) le reste. C'est comme la cerise sur le gâteau.
Mais ce qui fait Jüne, on le sent, c'est leur joie de vivre communicative, elles ont le sourire contagieux.
Leurs arrangements sont tout simplement bluffants et leurs chansons toujours surprenantes. Elles empruntent des chemins inconnus jusqu'ici. Bien sur on pourrait les comparer à d'autres. Les premières qui me viennent à l'esprit sont les Puppini Sisters, trio de pin up des 40's modernes aux voix enchanteresses. On pourrait aussi citer Camille pour la complémentarité des voix (c'est impressionnant comme la deuxième met en valeur la première sans pour autant rester dans l'ombre et verser dans la banalité d'un contre chant à la tierce). Elles font également penser à Brigitte évidemment, pour le style. Mais aussi Revolver qui, comme ses membres aiment le dire fait de la pop de chambre (un mélange de voix entre paroles et vocalises popisées, un violoncelle, des guitares folk, Jüne au masculin). Il y parfois quelques petits airs de The Two, en effet les deux chanteuses boxent dans la catégorie « voix magiques qui peut faire n'importe quoi en restant juste et belle » : graves, aigus, chuchotements, montées, descentes, tout paraît si simple. Celle de Laura, la chanteuse de Jüne est à la fois enfantine et pleine de profondeur, jeune, joueuse, légère mais grave. Innocent Soul. Rageant non ?
On a beau comparer Jüne à des noms connus, elles ont quand même le petit « je ne sais quoi » qui fait tout. Peut être est-ce le charisme de Laura sur scène ou alors les petits pas de danse de Tanais, la violoncelliste, ou encore le côté Patti Smith de la guitariste Léa (ok, toute à l'heure c'était Lou Doillon, je n'arrive pas à me décider).
Pas facile de croire qu'autant de talent se cache dans ces trois jeunes donzelles. Leur set est comme un album qu'on écouterait en boucle, le genre de musique qui ne lasse pas.
Difficile de trouver des points faibles, je n'en ai même pas l'envie. Si les petits « foirages scéniques » (que personne n'a entendu) s'effaceront avec le temps et les scènes, le reste était irréprochable. Mais pourquoi s'évertuer à chercher la petite bête au lieu de simplement dire que j'ai aimé et vous conseiller d'aller les voir au plus vite ? J'attendrais de les revoir en concert et d'écouter plus en détail des enregistrements pour analyser en détail cette musique si rafraîchissante, trouver un petit défaut pour finir par aimer encore plus.
JÜNE IS HYPE !
Mathilde

A écouter : 1993 de JÜNE, Mr Sandman des Puppini Sisters, Ma Benz de Brigitte ou Coeur de Chewing Gum, Balulalow des Revolver, Everyday des Two.

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