14 septembre 2012

Jack White + Peggy Sue - Transbordeur

Au fil des années, des White Stripes à Blunderbuss, Jack White, c'est un peu devenu incontournable. On ne va pas citer Seven Nation Army, parce que limiter sa carrière à cette chanson serait le blasphème absolu. Alors quand le Transbordeur a annoncé l'ouverture de sa saison avec THE génie de la musique encore en vie qui continue à produire régulièrement des petits bijoux du rock and roll moderne, l'expression sauter de joie a pris un nouveau sens.
La journée du 4 septembre fut interminable. Place en poche, la rentrée avait comme un gout d'inutilité comparée à la bombe qui allait exploser le soir même, sur la scène du transbordeur.
Bombe à retardement puisque Jack White n'était pas seul à jouer ce soir là.

Peggy Sue, un groupe franchement charmant, a assuré (dans tous les sens du terme) la première partie. Deux filles, guitares en bandoulière, accompagnées d'un batteur et parfois d'un autre musicien touche à tout (basse, percussions). Et des arrangements mélodiques et harmoniques aux voix juste bluffants. Physiquement, les deux jeunes rockeuses sont radicalement différentes, en revanche, lorsqu'elles chantent, leurs voix se confondent, se mélangent.
C'est peu comme ce duo entre M et Sean Lennon, l'Eclipse, "Si la vie est un jeu...Lequel de nous deux, est celui qui chante?".
Qui fait la voix grave qui fait la voix aiguë? Il faut se concentrer sur les lèvres des chanteuses pour le déduire. L'absence de leader accentue encore la confusion. Elles en jouent en changeant à tour de rôle de registre.
Délicieux mélange entre Florence + The Machine, I Blame Coco, Joan and the Police Woman, ces filles là sont à suivre! Petit clein d'oeil à Jack White : la reprise batterie/chant (avec enregistreur momentané) de Hit the Road Jack de Ray Charles. Grosse claque.

Après une demie heure de suspens intense pour savoir si oui ou non la batterie inclinée cachée par un drap bleu annonce le groupe masculin ou pas, pour admirer les tenues du staff de JW, pour se demander si le technicien à la longue barbe brune sur la scène est le fils de l'ingé son à la longue barbe blanche (entourée de deux grosses tresses)... Ils sont arrivés. Le groupe masculin et son leader. Jack White, tout de noir vêtu (excepté les Dr Martens blanches). En personne!
Batterie et piano aux extrémités gauche et droite de la scène, basse/contrebasse, violon/autres instruments électroniques non identifiés (IENI), mandoline/tambourin en fond de scène. C'est derrière ces trois derniers que Jack White vient se cacher pendant une bonne partie du concert. Le groupe ne fait qu'un, la seule question qui persiste est : se fondent-ils tous dans le leader, ou le leader préfère-t-il se fondre dans la masse? Timide? Pas très communicatif dirons certains. Ceux là n'ont pas compris.
Explication : Et si la communication ne passait que par la musique, ou par la joie qu'ont l'air d'avoir les musiciens sur scène? Jack White, c'est le genre de concert qui donne le sourire : Les musiciens aiment ce qu'ils font, se donnent à fond et transmettent l'énergie au public. Le batteur (certes un peu répétitif dans son jeu) se lève et se rassoit, suit le mouvement du maître à la seconde, improvisation totale ou confiance absolue, la sueur sur sa peau noire fait plaisir à voir...tout comme celle du bassiste qui a l'air de sortir d'une piscine. Le pianiste sautille de partout, va d'un clavier à l'autre, se casse la gueule se relève, sourit avec sa dégaine de jazzman du siècle dernier. Et le public danse, frétillant de contentement.
Pur instant rock and roll. Black Math, Sixteen Saltines, Missing Pieces, Weep Themselves to sleep (pendant laquelle JW s'éffondre sur la batterie en appliquant la devise "The show must go on"), Love Interruption, Dead Leaves and the Dirty Ground, Cannon/John the Revelator, I cut like a buffalo (juste parfaite!), Hotel Yorba, Top Yorself, The same boy you've always known, Hello Operator, I'm slowly turning into you (joie décuplée en entendant ce refrain emblematique de Icky Thump!), Two against one (cover), You've got her in your pocket, You know that I know (cover), Trash tongue talker, Freedom at 21 (WOW!) et enfin...Seven Nation Army! Pas de rappel mais une heure et demie de set infernal non stop. Ces mecs là savent comment frustrer plusieurs milliers de personnes. Frustrée mais heureuse alors tant pis pour le reste. Le concert est classé...dans la catégorie inclassable!

Mathilde


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