22 décembre 2012

Twin Arrows + Jina

Live report - Chronique de la future domination féminine

Twin Arrows + Jina au Trokson 15/12/12

La semaine dernière, Télérama titrait « Le déclin de l'empire masculin ». Belle coïncidence puisqu'il n'y a pas moins d'une semaine exactement, le Trokson a été littéralement envahi par Jina et Twin Arrows : deux groupes menés par deux chanteuses hyper charismatiques.

L'une, la voix déchirée, le regard emprunt de désinvolture et d'un « je m'en foutisme » provocant, détruit tout sur son passage. Nos oreilles, à la limite, ce n'est pas grave...ça en vaut largement la peine ! Jina, est une détonation, dès les premières notes, elle nous prend à la gorge, impossible de ne pas être aimanté.
Si les musiciens sont plutôt discrets dans l'attitude (il faut dire que bouger dans 50cm² ce n'est pas très évident), ils ne le sont pas au niveau des décibels. C'est d'ailleurs parfois étonnant de voir la souffrance au niveau des tympans se transformer en pur plaisir. Jina donne un sens musical à l'expression « faire du bruit ». Dommage que les versions studio soient rares, on aurait bien prolongé le plaisir et réécouté à volonté le set entier!
On note quelques influences pop mais c'est le cri des chanteuses de rock (parfois grunge bien trempé) qui a résonné dans la cave du Trokson (cri qui rappelle celui de Fiona Apple, chanson de la semaine #39... impressionnant d'ailleurs comme les adjectifs qui s'appliquent à l'une s'appliquent à l'autre!). 
Néanmoins c'est plutôt agréable quand ça se calme, enfin calme... tout est relatif ! L'intensité n'en est que décuplée et les ballades, souvent assez sombres, sont remplies d'émotions. 
On en ressort le cœur battant et les oreilles bourdonnantes !

L'autre chanteuse, c'est Éléonore des Twin Arrows. Voix grave, murmures impatients et mélodies saccadées suspendent chaque chanson dans la saturation électrique de la cave.
Plus exubérant, plus parisien aussi, c'est pourtant de l'autre côté de l'Atlantique que le groupe nous emmène, à des milliers de kilomètres de la capitale. 
Trempés de sueur, les Twin Arrows nous trimbalent entre anciennes (White room, Sleepwalker's burn et Soup of rocks sont de purs instants rock and roll) et nouvelles chansons d'un album qu'on attend, fébrile !
L'ambiance est sous pression et les petites envolées psychédéliques et punks n'en sont que plus jubilatoires. 
Peut être était-je simplement de bonne humeur ce jour là pour ne trouver que peu de défauts au concert, ou peut être les groupes étaient-ils simplement très bons. A méditer.

Le public (masculin et féminin) était béat, vous ne serez donc pas surpris en apprenant que la chanson de la semaine #41, Injured Night, s'est placée en à peine une semaine 10ème de nos articles les plus visités et 1ère des chansons de la semaine les plus populaires.


Alors va-t-on vraiment vers le déclin de l'empire masculin dans le monde du rock ? Les filles se font pourtant encore plus rares sur la scène que leurs congénères masculins, la preuve, samedi dernier : 3 filles contre 6 mecs. Et encore...ce sont des exceptions puisque d'habitude, les quotas sont encore plus déséquilibrés.
Dommage car souvent, une présence féminine apporte la sensualité et l'humilité qui manquent chez les boys band. 
Il semblerait cependant que le cliché de la fille, source de conflits et cause de la séparation des groupes, se soit transformé en gage de qualité.
En attendant, ce qui est sur, c'est que le rock français vu depuis la province, il ne se porte pas trop mal!

Mathilde

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