16 mai 2013

June & Lula - Yellow Leaves - Chronique


Il y a des jours où ouvrir sa boîte aux lettres revient à ouvrir un coffre rempli de trésors. Le trésor en question c'est l'album Yellow Leaves de June & Lula qui sort dans 11jours exactement !
Une bouffée d'air qui donne envie de se réveiller de bonne humeur le matin et d'aller faire un tour dehors... Sauf qu'il pleut, alors au lieu d'aller gambader, on écoute un petit peu plus en détail la folk-bluesy bondissante de June & Lula.

C'est le deuxième album des demoiselles ; moins acoustiques, plus arrangés, les morceaux se teintent d'une couleur plus pop sans perdre une goutte de légèreté.
Les deux voix féminines s'entrecroisent pour rendre le vieux blues et la folk 60's/70's plus aériens, plus modernes. Souvent mêlées, plus rarement elles se répondent (Old Man Town), la complémentarité toujours au maximum. Tour à tour caressantes, mordantes, parfois énervées ou riantes, elles nous emmènent d'histoire en histoire. Celles de personnages singuliers : clown, vagabonds, Suzanne, Roms. Femme ou homme, peu importe. Ils sont tourmentés, malmenés mais avec tant d'ingénuité qu'une chaleur optimiste se dégage de l'ensemble.
Les modulations font sourire, on passe du majeur au mineur le temps d'un soupir. La pochette est noire mais les deux jeunes filles sont lumineuses!

Brigitte ; Théodore, Paul et Gabriel ; June & Lula... autant de prénoms qui redonnent leurs lettres de noblesse à la pop et à la folk française.
Sailor et Lula (David Lynch)... et pourquoi pas Rita et Betty de Mulholland Drive ? DailyElle rapprochait bien le clip de Revert to The Wild de L'amour pour tous, thème qui tient aux cœurs de Céline et Tressy (June et Lula) depuis leur premier album (Mygirl, Lonely guys blues).



Sur Yellow Leaves, Céline et Tressy se sont entourées de quelques invités de marque :
Sanseverino à la guitare sur la très joyeuse Clap your hands. Celle-ci rafraîchit l'ambiance après quelques chansons plus noires (les ballades parfois engagées : Naked woman très électrique et mélancolique, Silent man, Interlude de Suzanne et Billy).
Sont aussi présents Freddy Koella et Dick Annegarn dont la voix sur Billy ressemble à celle, très touchante, d'Antony and the Jonhsons. La chanson parle des Roms mais paradoxalement, elle ressemble plus à un vieux blues de western. Quant à No more dont Dick Annegarn fait les chœurs, elle jongle avec le jazz, le gospel et le swing. S'ensuit immédiatement après : Flying Hat, dans la même lignée jazzy avec son rythme syncopé et sa clarinette. Elle éclaire une fin d'album assez sombre dans les thèmes abordés, habitée par la mort (Near the stars, Final de Suzanne, The moon talked through the wind), l'automne (Yellow leaves, berceuse éponyme très touchante). Pourtant, une fois l'écho des dernières notes disparu, pas de tristesse, juste un petit espoir amené par deux voix complices.



Mathilde

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