1 octobre 2013

Interview de Gaët

RENCONTRE AVEC GAËT 

Par une journée pluvieuse, dans un petit appartement sur les hauteurs de Lyon, avec une très jolie vue, rencontre avec Gaët :


Tout d'abord, une petite présentation :
- Je m'appelle Gaët, je suis musicien depuis un moment déjà. C'est la premiere fois que je présente un projet "solo". Ce projet a débuté il y a 1 an et demi maintenant, au départ c'était vraiment instrumental autour de la guitare, et maintenant, il commence à prendre une tournure chanson pop mais je suis toujours seul sur scène.

C'est toi qui compose ?
-Oui, ce sont toutes mes compos

Et pour les paroles ?
-C'est moi-même avec l'aide de mon manager Sina, puisqu'il parle mieux anglais que moi. ça lui permet de me corriger (rires), et puis il écrit un peu aussi. C'est sympa.

Tu parlais de ton projet solo... quand est-il né, à quelle occasion?
-Je crois qu'il a toujours existé. Il y a longtemps que je travaille tout seul mais la vie a fait que j'ai eu plusieurs groupes, j'ai accompagné des artistes et puis j'ai ressenti le besoin de le concrétiser il y a environ 2 ans.

Qu'est ce qui t'a amené à mettre des paroles sur tes chansons ?
-Ça me manquait un peu de ne pas chanter. J'aime beaucoup la guitare mais chanter c'est autre chose et ça me plait aussi beaucoup. Ces dernières années, j'avais un groupe dans lequel je chantais qui s'est mis en stand by récemment donc je me suis dis "allez je vais prendre la relève!".

Où puises-tu l'inspiration pour tes paroles ?
-C'est principalement ma vie, des choses personnelles ou des fois de la fiction mais c'est plutôt les blues de la vie disons.

Pourquoi chanter en anglais?
-Avec mon groupe, on chantait en français dans les premiers disques et c'était assez chaud mais sur deux albums il y a trois ou quatre textes dont je suis vraiment content. Parallèlement, mon père est chanteur aussi, il écrit des textes très bien en français.
Récemment, on a fait un spectacle hommage à Léo Ferré et j'ai redécouvert les textes de cet artiste et là ça met la pression. Et puis, dans les musiques un peu pop, modernes, il est vrai que l'anglais passe toujours vraiment mieux. Ça sonne mieux. Il est vrai que plus tard, j'aimerais bien écrire en français, je trouverai vraiment ça sympa mais je ferai peut être appel à des auteurs parce que, honnêtement, je ne m'en sens pas capable.

Si tu devais définir ta musique, que dirais-tu ?
-Euh.... c'est difficile... C'est un mélange de toutes mes influences qui peuvent être assez variées. Disons que moi je suis vraiment de la génération de Nirvana, j'écoutais ça quand j'étais gamin, donc ça commence par là. Mais après, pour la guitare, j'ai écouté du jazz, de la bossa, du métal, plein de choses différentes et c'est un mix de tout ça. Mais en général, je dirais que ma musique est plutôt dans l'énergie et c'est cela qui me caractérise, je pense.

Ton héros absolu ?
-Il faut que je réfléchisse ... ça va me venir...
J'hésite entre Indiana Jones et Kurt Cobain... Un mix des deux !

Tu es seul sur scène lors de la tournée, comment ça se passe?
-Alors oui je suis seul, avec pas mal de choses avec moi : j'ai une toute petite batterie électronique et puis pleins d'effets. Il n'y a toujours qu'une guitare acoustique, mais par contre je peux avoir différents sons (basse, synthé, ...). Et, je construis les morceaux en direct sur scène.

Et ça te plait d'être seul ?
-Oui c'est chouette ! C'est un défi et c'est quelque chose qui est vraiment compliqué. Quand j'ai commencé à faire mes premiers concerts seul il y a deux ans, j'avoue que j'avais vraiment le trac parce que tout seul tu n'as pas le droit à l'erreur. C'est compliqué car il faut tenir et, si on n'est pas à 100% , on le ressent tout de suite. Ça demande beaucoup de travail.

Le fait de ne pas avoir de musiciens ne te manque pas ?
-Maintenant un petit peu oui. Mais je pense que si cette tournée avance peut être que dans quelques années je prendrai quelques musiciens avec moi, je ne me vois pas tourner seul toute ma vie . Et puis je monterai peut être d'autres projets à coté pour m'amuser, on verra.

La tournée..
-Là on ré-attaque la saison, l'année dernière on a commencé à tourner en novembre, on a fait une vingtaine de dates et puis cette année c'est bien, les gens commencent à entendre parler du projet et on a de belles programmations dans de chouettes festivals donc c'est cool ça avance, c'est bien!

Parlons de cette tournée au Maroc, c'était à quelle occasion?
-C'est grâce à Sina (manager) puisque lui est né là-bas et sa famille y vit, et comme mon projet est assez facile à déplacer, il a trouvé 4 dates (Mohammedia, Tanger, Casablanca, Marrakech ) et c'était une très belle expérience. Se confronter à une autre culture, à d'autres gens. J'ai eu un très bon accueil; les retours ont été très positifs, les gens ont aimé.

Est ce que tu te souviens de ton tout premier concert ?
-Oui, de la première fois où je suis monté sur scène. C'était avec mon père, je devais avoir 13-14 ans. En fait, je prenais des cours de guitare avec son guitariste et  je suis monté sur scène pour jouer un blues. J'en garde un super souvenir.

Comment t'imagines-tu dans 10 ans?
-J'espère que ce sera un peu moins la galère qu'aujourd'hui, si j'arrive à vivre comme il faut de ce que je fais ça me va.

Tu as fait plusieurs dates en Europe...
-C'était lorsque j'accompagnais la chanteuse Charlie, il y avait une chanson "Je recherche" en duo avec Mauss qui est beaucoup passé en radio pendant 1 an et demi. A écouter ici
Et donc, j'ai été guitariste de Charlie et ça a été ma première vraie expérience de tournée, de groupe signé, avec un tourneur. On a joué au Portugal, en Suisse, au Luxembourg. Par ailleurs, avec mon groupe on a fait quelques trucs à Londres.

Et dans quel pays tu n'as pas joué et où tu rêverais d'aller?
-Je crois que le rêve ultime ça reste les Etats-Unis. Surtout que ma musique a des influences vraiment américaines, aller jouer là-bas ce serait le rêve oui.

Tu as rencontré Tommy Emmanuel, à quelle occasion ?
-Pour chacun de ses concerts, il organise un "concours" et fait une sélection de personnes ayant la chance de pouvoir venir avant le concert et discuter avec lui. J'ai été pris, et je l'ai rencontré à la Cigale (Paris) et ça m'a permis de rencontrer ce mec qui est un guitariste seul sur scène et qui fait 250 dates par an, c'est un truc de malade. Et le mec est génial, super sur scène, c'est un des meilleurs guitaristes du monde et il prend le temps de parler aux gens. Et c'est d'ailleurs une influence pour moi. J'avoue que, des fois, je fais des concerts, il faut pas se leurrer il y a de chouettes dates mais aussi des fois où on joue devant 15 personnes avec un son pas très bon, et dans ces cas là je pense toujours à lui, l'attitude qu'il a sur scène : toujours être souriant. C'est un modèle, vraiment!
Plus tard, je lui ai envoyé mes morceaux et il m'a donné et me donne encore son avis, c'est assez sympa.

Quel est ton meilleur souvenir de concert ?
-C'était un festival à coté de Roanne, Le Festoche, que j'ai fait avec mon groupe Smile Away. Et ç'était génial parce que c'était dans les premières éditions, ils étaient un peu débordés. On devait jouer à 23h. A 1h du matin : toujours pas sur scène, on flippait les gens commençaient à partir et puis à 1h30 on est monté, il restait 30 personnes. Et lors d'un morceau on a demandé aux gens de se lâcher, c'était le quatrième je crois, et à partir de ce morceau, tout s'est rompu les gens ont commencé à faire n'importe quoi et ça a duré 45 min. Tout le monde est monté sur scène, a dansé, c'était complètement ouf!

Meilleur souvenir de concert dans le public ?
-Je pense que Tommy Emmanuel fait partie de ceux que j'ai beaucoup aimé. Après, bien sûr, j'ai adoré Coldplay, Muse etc..  c'est des super show mais c'est vrai  que c'est quelqu'un comme Tommy Emmanuel qui m'a le plus touché .

Dernier concert que tu aies vu ?
- Les Blue Candies au festival Emergence à Lyon 5e. C'était chouette, ils ont bien joué ça fait plaisir. En fait, tous les musiciens des Blue Candies (sauf le chanteur) accompagnaient également Charlie, donc on est tous liés. Quand on part en tournée, on vit ensemble. Ce sont  vraiment de chouettes souvenirs.

Que penses- tu de la scène lyonnaise ?
-Je trouve que depuis quelques années, il y a de beaux projets. Je pense à Golden Zip, un groupe pop-rock génial mené par le chanteur Luc que j'ai invité pour la sortie de mon album. Il a chanté avec moi, et c'est un super souvenir, vraiment, c'est un très bon ami. Il y a pleins d'autres groupes que je trouve bien comme Billie, Erotic Market, c'est vraiment chouette.

Et avec quels groupes de cette scène aimerais -tu faire un duo ?
-J'aimerais en refaire un avec Golden Zip, parce que j'ai vraiment aimé. Et puis, ça n'a rien à voir, mais ça me ferait rigoler de faire un duo avec Erwan Pinard, un gars qui fait de la chanson que j'ai rencontré il y a pas longtemps. Et il m'a fait vraiment rire alors je me dis que un duo avec lui ça pourrait être rigolo!

Une salle où tu rêverais de jouer ?
-Madison square garden

Dernier livre que tu as lu ?
- "Life", la biographie de Keith Richards. Et c'est une vie complètement incroyable.

Dernière musique que tu as écouté ?
-The XX, j'aime beaucoup surtout leur premier album.

Dernier album téléchargé ou acheté ?
-(Longue réflexion), en ce moment j'écoute des vieux morceaux, comme Ray Charles par exemple.

Dernier film que tu as vu ?
-World War Z avec Brad Pitt.

Une anecdote à nous raconter ?
-Tu connais l'histoire du tourbus toi.. (rires). C'est la meilleure, j'étais coincé dans le coffre du tourbus. C'était à un festival en Bretagne, on jouait juste avant les Shaka Ponk. Juste avant le concert,  je vais sur scène pour checker que tout marche je me rends compte qu'il me manque un truc. Le temps commence à avancer, je panique. Je cours chercher ce qu'il me manque dans le camion, j'ouvre le coffre, je rentre et la porte se referme et je me retrouve dans le noir. ça a duré 5 min mais pour moi c'était une éternité! J'étais dans le noir et j'essayais de comprendre comment ça marchait mais impossible quand tu connais pas. D'ailleurs, plus tard j'ai vu qu'il y avait une lampe... Heureusement le bassiste avait oublié un truc aussi, et c'est lui qui raconte le mieux l'histoire d'ailleurs ! Lorsqu'il a ouvert et qu'il m'a vu dedans, il a halluciné (rires). Donc oui, elle fait partie des histoires qui me font rire.





Prochaines dates :
3 octobre à l'aKGB Lyon
5-6 octobre à Les Internationales de la Guitares à Montpellier  

Gabriela 

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